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Thomas Nashe

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Que Thomas Nashe soit le héros du roman est bien normal. Une querelle que nous essayons de montrer comme étant un prétexte à transmettre des opinions ni politiquement, ni religieusement correctes oppose l'ancien étudiant et l'ancien professeur de Cambridge. Cette querelle ne se comprend qu'en démêlant le sens de l'âne, plus exactement en anglais, de l'ass. Au cours de la querelle Gabriel écrit que Nashe est

« l'inventeur même des ânes/asses », il répond au « Gabrilissime Gabriel » de Thomas par un « Thomas, or an Assissime Asse ».

Lorsque Charles Fitzgeoffrey fait l'éloge funèbre de Nashe en 1601 en vers latin, il le fait sous le titre Assaniae. (La publication de Nashes Lenten Stuffes en 1599 est la dernière trace de Nashe vivant). Mais revenons un peu au début.

Il était né en 1565 à Lowestoft, ville côtière du Suffolk qui n'était pas alors le port important qu'elle est devenue. De Sainte-Margaret où son père était ministre de l'Église d'Angleterre, il ne lui fallait que quelques minutes pour plonger dans la mer du Nord. L'eau n'y est jamais très froide, je (une des auteures) m'y suis moi-même baignée jusqu'à la mi-novembre.

Lorsqu'en 1573, son père s'installa à West Harington dans le Norfolk, bourg loin de la mer et de toute école, ses fils Thomas et Israël l'eurent-ils comme précepteur ? ou restèrent-ils à Lowestoft dans la famille de leur mère ?

En 1581, Thomas fut inscrit à St Johns College, Cambridge, réputé alors pour son enseignement de l'hébreu. Faut-il y voir l'origine des allusions de Harvey à sa judéïté ? Il quitte Cambridge en 1588, s'installe à Londres où il vit plus ou moins bien de sa plume. Sous le pseudonyme de Pasquil, il participe à une querelle contre les Puritains : la controverse des Marprelate (ceux qui malmènent les prélats), les puritains s'opposaient à toute hiérarchie ecclésiastique. Ce fut une excellente formation pour la future querelle des ânes et du cordier qui de 1592 à 1597 l'opposa aux Harvey, dit-on, mais bien plus probablement le rapprocha d'eux et surtout de Gabriel.

En 1593, hors de toute querelle, il publia un texte d'une grande beauté, mais aussi d'une grande violence contre tous les abus de l'Église et de ses manipulations, de l'État et des petites manigances des Grands pour défendre leurs intérêts, de tous ceux qui, par n'importe quels moyens, écrasent les plus faibles pour acquérir des richesses. Christ Tears Over Jerusalem est un magnifique pamphlet.

Tout aussi intéressant et moderne son roman picaresque et satirique The Unfortunate Traveller publié en 1594.

L'Académie des Anes

Anne Forest

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